Hier après-midi, l’Assemblée Nationale a adopté définitivement le projet de réforme des retraites. Avec toute la Gauche, j’ai évidemment voté contre.
Le combat n’est pas tout à fait terminé puisque deux journées d’action sont encore programmées par les syndicats et parce que nous, députés socialistes, allons saisir le Conseil Constitutionnel : un texte de cette importance, par principe, doit être « vérifié » par le juge constitutionnel afin de s’assurer qu’il ne contient pas un « vice juridique caché ».
A ce stade du débat, le jugement ne peut être que sévère : quel échec !
Échec pour la démocratie sociale : ce gouvernement a été incapable, parce qu’il ne l’a pas voulu, d’enclencher une véritable négociation avec les partenaires sociaux.
Échec pour la justice sociale puisque la principale caractéristique de cette réforme est qu’elle est injuste. Très injuste.
Échec pour la politique et ses grands principes : le Président de la République avait déclaré « je ne toucherai pas à la retraite à 60 ans parce que je n’en ai pas reçu le mandat du peuple ». Il s’est renié. Il a menti.
Échec pour la responsabilité collective à l’égard des générations futures : en dernière minute, un amendement adopté avec l’accord du gouvernement fixe un rendez-vous pour revoir la réforme... en 2013. On ne peut pas mieux reconnaître que cette réforme ne règle pas du tout le problème et qu’il faudra, de toutes façons, y revenir.
Oui, échec déplorable
Un échec qui laissera des traces.